ARTICLE
Que signifie écrire ? Qu'écrivez-vous ? Que voulez-vous écrire ? Quels sont vos territoires d'écriture ?
1. écrire : dévoiler
Découvrir
Écrire c’est découvrir. Lever le voile : d’un léger mouvement de la main, effleurer la peau du réel et caresser le coeur de l’imaginaire. Écrire c’est découvrir. Et découvrir c’est parcourir le monde, les mondes. Voyager. Traverser les territoires, épouser les cultures, renouer avec l’instinct. Voyager c’est rencontrer l’autre. Faire face à la différence pour mieux se découvrir.
> Se découvrir c’est lever son propre voile : apparaître, se rendre audible, se rendre lisible, se raconter à fleur de peau s’il le faut et surtout débrider son imagination. Déjouer les craintes. Faire feu de tout bois pour créer. Se découvrir c’est aller vers une meilleure connaissance de soi, mais aussi faire l’expérience de la révélation de soi, du dévoilement comme élucidation des énigmes que nous portons tous et toutes, universelles conditions. ( voir Article « Les bienfaits de l’écriture expressive »)
Explorer
Écrire c’est un explorer, partir à l’aventure du récit, portée par la curiosité et le désir d’élargir ses horizons, pour aller vers l’autre, pour atteindre tout à la fois l’ailleurs et l’intime.
> Écrire c’est tracer des parcours, aussi sinueux que nos complexités, qui exige l’attention d’un lecteur clairvoyant. Écrire c’est suivre des itinéraire. Des itinéraires fortement inspirés par d’autres itinéraires où la lecture est support, réconfort, sources et ressources.
Libérer
Rien ne peut entraver la liberté d’écrire puisque l’on peut aussi « écrire dans sa tête ». Cette liberté est celle du rêve, de la distraction concentrée, du vagabondage des pensées. Tout est permis dans nos esprits.
> Or, écrire c’est mettre de l’ordre dans tout cela, c’est élaborer une pensée. C’est alors que se pose la question de la forme, cette forme que l’on veut donner à nos pensées. Alors débutent les interrogations sur la meilleure manière de le faire, sur ce qui est le plus adapté à l’idée…
2. Qu'écrivez-vous ? Que voulez-vous écrire ?
L'ère de l'écrit
Chacun.e de nous écrit, c’est un fait, car la révolution numérique est assurément une révolution de l’écrit; nos écrans nous apportent plus que jamais matières à lire et à écrire. Du sms au poème publié via les réseaux sociaux. Du courriel au chapitre d’un roman. D’une publicité facebook qui promeut une entreprise au journal intime. Il y a tant à lire et à écrire
> Et vous ? Écrivez-vous sur le web ? Voulez-vous mieux maîtriser votre empreinte digitale ? Bâtir une audience, promouvoir un produit, vendre, développer votre entreprise ? Écrivez-vous vos textes d’aujourd’hui ou de demain sur internet, pour un site, un blog, les réseaux sociaux, pour vos videos, votre podcast ?
> Est-ce que vous vous intéressez au le réel ? Voulez-vous transmettre un héritage, témoigner, informer, donner votre point de vue sur les événements, analyser, expliquer ? Voulez-vous écrire votre vie, la vie des autres, des articles d’information, des idées, des projets en tant que biographe, journaliste, documentariste, historienne, chroniqueur… ?
> Écrivez-vous pour transmettre ? Pour éduquer, partager des connaissances ou un savoir faire, donner des indications ? Voulez-vous rédiger des manuels, des revues, des guides en tant qu’enseignant.e, coach, spécialiste dans un domaine donné….
> Écrivez-vous pour créer un univers ? Voulez-vous divertir, amuser, émouvoir, raconter, faire rire ? Alors vous écrirez des poèmes, des dialogues, des récits, des romans en tant qu’écrivain, poète, dramaturge, scénariste …
Définir ses intentions
Les critères énoncés ne se dissocient pas forcément toujours évidemment et leurs combinaisons forment une richesse à exploiter. On peut tout à fait par exemple publier sur internet un témoignage de vie sous une forme romancée ! Reste que définir ses intentions en pensant dès le départ à ce que l’on veut apporter à son lecteur est un point incontournable.
3. Etre écrivain
Une attitude particulière face au langage
Si nous sommes tous auteurs, nous ne sommes pas tous écrivains, car être écrivain implique une attitude singulière face au langage, une forme de politesse absolue face à la langue – qui n’interdit pas l’insolence, bien au contraire – mais une attitude qui considère la langue, non seulement comme un moyen, mais comme une fin en soi.
> La démarche de l’écrivain est de s’attacher à la forme aussi bien qu’au contenu. Il ou elle porte une attention toute particulière à sa manière d’écrire, qui dépasse le simple fait d’utiliser une langue correcte syntaxiquement et grammaticalement parlant. La littérature, le domaine de l’écrivain, implique un usage raisonnée et esthétique de la langue.
> L’écrivain s’inscrit dans une histoire littéraire, par laquelle d’ailleurs il s’est construit; c’est ce que l’on appelle l’intertextualité. C’est la raison pour laquelle, un écrivain est toujours avant tout un grand lecteur.
Du travail ? toujours du travail ?
L’aura de l’écrivain est très active dans nos imaginaires collectifs mais induisent souvent des représentations erronées. Par exemple, nous pouvons avoir à l’esprit l’image du génie littéraire, de celui qui reçoit l’inspiration sublime, touchée par les Muses toutes-puissantes. Bénis par les dieux, les grands écrivains auraient reçu un don réservé aux élus. Seulement, il est instructif de constater que les plus grands « génies » de la littérature sont surtout des travailleurs acharnés.
> Un exemple : « Ça ne va pas. Ça ne marche pas. Je suis plus lassé que si je roulais des montagnes. J’ai dans des moments, envie de pleurer. Il faut une volonté surhumaine pour écrire. Et je ne suis qu’un homme. (…) Vingt pages en un mois, et en travaillant chaque jour au moins 7 heures ! » écrit Gustave Flaubert dans l’une des « Lettres à Louise Colet, Croisset, 3 avril 1852, lettre n°418″. Autrement dit, écrire est un travail, et devient un métier lorsque l’on décide de consacrer son temps à l’écriture.
De l'argent ? Beaucoup d'argent ?
Peut-on devenir riche et célèbre en écrivant ? Oui, ça arrive. Mais, c’est rare, très très rare. Un petit tour sur la dure réalité du marché du livre
> En 2021, en France, en moyenne le prix de vente d’un livre se répartit ainsi : 36 % aux libraires, 29 % à l’éditeur, 15 % à l’imprimeur, 12 % aux distributeurs, 8 % à l’auteur. Sources : https://www.culture.gouv.fr/Thematiques/Livre-et-lecture/Les-politiques-de-soutien-a-l-economie-du-livre/Le-marche-du-livre
> La plupart des livres sont vendus à moins de 1000 exemplaires. Beaucoup d’écrivains ont donc d’autres activités qui permettent de compléter leurs revenus. Ceci dit, être, devenir écrivain, exercer ce métier qui nécessite engagement et persévérance, c’est contribuer à offrir à l’humanité une richesse infinie, celle de ses cultures de ses histoires. Et cela n’a pas de prix.