Inspirer
Qu’est-ce que inspirer ? Il s’agit avant tout d’exercer sur l’air une action qui permet de faire fonctionner correctement notre corps. Ainsi, par un heureux automatisme, nous recueillons l’oxygène qui nous est nécessaire en emplissant nos poumons de ce souffle qui nous environne.
Inspirer est donc gage de vitalité. C’est bien par ce mouvement, que nous exerçons des milliers de fois par heure, que nous nous maintenons en vie. Sans y penser donc, sauf lorsque l’on veut consciemment accentuer cette inspiration. On prend alors un peu plus d’air pour se gonfler de force, pour déployer plus de volonté, pour se donner du courage, pour prendre de l’élan, pour prendre notre place dans le monde …
Ainsi, nous nous relions aux autres : être inspiré.e et inspirer s’inscrivent dans un même processus d’énergie partagée. Car, si nous sommes souffle pour nous-même, nous pouvons aussi l’être pour les autres en offrant des sources de stimulation. Alors, nous pouvons inspirer, inspirer le monde, et devenir celui, celle, que Jean-Charles della Faille appelle un.e « inspirant.e ».
Inspirer : une "mission de vie"
Dans Tout le monde peut être INSPIRANT, Jean-Charles della Faille définit les inspirants en les catégorisant afin d’expliquer les mécanismes de l’inspiration.
Selon l’auteur, on devient un.e inspirant.e en étant aligné.e avec ses valeurs et en agissant au quotidien pour les défendre : « … les inspirants donnent simplement vie à leurs valeurs. Ils croient en leur pertinence, à tel point qu’à leurs yeux, les respecter, les défendre bec et ongles et les mettre en pratique est leur devoir, leur cause, leur raison d’être. … Ils entrent alors dans un processus qui les fait s’aligner à leur véritable personnalité et qui montre la voie à leur ‘mission de vie’.»
Cette « mission de vie » consiste en ce que les actes et les paroles coïncident à un point tel que l’inspirant finit par incarner les valeurs qu’il promeut. C‘est ainsi que Gandhi représente la paix, Mère Teresa l’abnégation et la générosité, Martin Luther King l’égalité… Il est évident que ces personnes ont accordé leurs paroles et leurs actes. Elles inspirent, donnent du courage, diffusent un véritable souffle de vie, une énergie créatrice…
Voilà comment une personne peut nous aider à grandir, à travailler pour des causes nobles et justes qui ouvrent des voies à chacun.e d’entre nous pour qu’il, pour qu’elle, puisse à son tour exploiter ses capacités à être inspiré.e et à inspirer.
Attention, néanmoins, à ne pas ignorer qu’inspirer est un pouvoir et que l’inspiration peut parfois être trouble.
Inspirer : une responsabilité
Jean-Charles della Faille prend soin de distinguer les inspirants négatifs des inspirants positifs. «Les inspirants délivrent tous, d’une manière ou d’une autre, à leurs partisans ou à leurs fans, des permis. Permis de rêver, permis d’affirmer leur différence, permis de nuire, et même permis de tuer (…) La question à nous poser est simple : quel permis voulons-nous délivrer au monde? » L’auteur propose donc de catégoriser les inspirants ainsi : les « inspirants exclusifs », les « inspirants à deux visages » et « les pseudos inspirants » qui n’ont rien de commun avec les « inspirants inclusifs« , dont on parle ici, et qui défendent des valeurs aussi humanistes que bénéfiques.
Ce que l’auteur entend par « inspirer de manière inclusive » est :
– de le vouloir intimement, profondément
– de s’aligner à ses valeurs
– d’activer sa bienveillance et son empathie
– de passer à l’action
Pourquoi « inclusifs » ? Parce que ce type d’inspirants incluent l’humanité dans toute sa diversité, avec tolérance et ouverture d’esprit; ils agissent avec et pour le monde – dotés d’une grande conscience de leurs responsabilités – afin d’atteindre un but, bien plus grand qu’eux, qui engage le collectif.
Comment devient-on un.e inspirant.e inclusive ?
Jean Charles della Faille nous invite donc à se dépasser : « Ce qui rend inspirant, c’est précisément se lancer quand les vents sont défavorables et réussir à avancer malgré tout. Derrière toute inspiration, il y a une forme de résilience et d’affirmation de soi. N’attendez pas d’être à votre place, créez votre place. »
Pour cela, l’auteur propose des pistes à suivre :
– la passion
– la contribution (ce que l’on apporte au monde)
– la prise de risque
– la vision
– l’ambition
– la bienveillance
– la remise en question
Il souligne que si l’inspirant « est capable de se remettre en question, c’est aussi parce que lui même remet en question beaucoup de choses. En fait, il est conscient de ne pas détenir toute la vérité. D’ailleurs, il ne cesse de la chercher, et elle n’est, à ses yeux, ni figée, ni vraiment jamais définitive. D’où une capacité d’adaptation remarquable… il reste à l’affût, attentif, ce qui lui permet sans doute d’acquérir ou de perfectionner cette faculté de voir plus loin. »
On pourrait aussi parler d’une honnêteté avec soi même, une capacité à choisir ce qui est important : à identifier clairement ses valeurs puis à poser des actes et des attitudes en accord avec ces mêmes valeurs. L’auteur conseille : «Nous cherchons d’abord les valeurs. Ensuite, nous voyons comment nourrir celles-ci, avec quels dons et compétences. Or, tout le monde a des valeurs – des aspirations, des motivations – et des dons et des compétences. Autrement dit, tout le monde peut arriver à prendre du plaisir au travail, à rayonner, à donner du sens à sa vie, à être inspirant. »
L' auteur
Jean-Charles della Faille a d'abord été publicitaire en Belgique pendant vingt ans. En 2013, il quitte son métier de directeur de création. Il se professionnalise alors dans le domaine de l'accompagnement. Il se donne pour mission d'aider les autres à se recentrer, à retrouver joie et épanouissement. Il devient un mentor et conférencier reconnu dans le domaine du développement personnel.
Ressources - Devenir auteur.e
Pistes à suivre
Puisque l’inspirant.e est sans cesse en quête du monde et de l’autre, on comprend que l‘acte d’apprendre est au coeur du souffle de l’inspiration, portée par la curiosité vers la découverte et l’échange.
«Apprendre, c’est d’abord s’interroger. Formuler ses questions. Chercher les réponses. Critiquer ses propres raisonnements. Suivre son chemin. Apprendre, c’est développer en soi l’irrévérence, l’initiative, la liberté de l’esprit. C’est construire son intelligence. »
Albert Jacquard « L’équation du nénuphar » (ed. Poche 2000)