Un .e auteur .e indépendant .e est un auteur qui ne dépend pas d’une maison d’édition pour éditer ses livres, ni à compte d’éditeur, ni à compte d’auteur. Il se charge lui-même de l’édition de son livre et de sa commercialisation, c’est ce que l’on appelle l’auto-édition. L’auteure de romans de Science Fiction et de Fantasy, Eve C.Mercé nous a raconté dans l’interview de l’épisode 203 du Podcast « Les territoires extraordinaires d’une auteure multisupports » pourquoi et comment devenir auteur . e indépendant .e.
Ainsi, l’auteur indépendant assume un certain nombre de rôles puisqu’il s’occupe de son livre, de la création jusqu’à la diffusion, en faisant appel ou non à des prestataires. C’est donc aussi un .e entrepreneur .e c’est à dire qu’il gère lui-même son business d’auteur, son entreprise de A à Z. Alors, lorsque l’on veut faire ce choix, quel statut d’auteur choisir ?
1. AUTEUR INDÉPENDANT : LE CHOIX DE L'AUTO-ÉDITION
Comment fonctionne l’auto-édition ?
Une fois le livre écrit, relu, corrigé, validé, l’auteur .e choisit de l’éditer dans le but de le vendre. Il choisit alors une plateforme, comme KDP (Amazon) ou Kobo. Il n’a pas alors à verser de l’argent et peut éditer son livre en version numérique et/ou en version papier. C’est donc très intéressant car l’auteur peut toucher jusqu’à 70% des ventes (c’est moins de 10% dans l’édition traditionnelle).
Comment faire concrètement pour éditer soi-même son livre ?
Si on se réfère à KDP voici les différentes étapes :
– créer l’objet livre ( la couverture, la 4ème de couverture, les formats…),
– créer un compte,
– saisir les informations relatives au livre qui apparaîtront sur la page de vente : le titre, le sous-titre, le nom de l’auteur, le code ISBN (unique pour chaque format du livre : ebook, livre broché et relié), la description qui doit exposer l’intrigue principale, le thème ou le concept du livre…
– charger et prévisualiser le livre
– définir le prix du livre et son taux de redevance
– commander une épreuve pour un livre broché ou relié (ce qui donne la possibilité de consulter le livre avant sa parution et d’apporter éventuellement des modifications)
Ensuite, il faut organiser soi-même la promotion du livre, la communication autour du lancement. On peut créer une campagne de Crowdfunding, de financement participatif, voir notre article : « Crowdfunding : comment financer facilement l’édition de son livre ? » et l’épisode de Podcast correspondant « Le Crowdfunding pour éditer son livre – 202b »
2. COMMENT OBTENIR UN NUMÉRO ISBN POUR SON LIVRE ?
Le numéro ISBN est obligatoire pour la commercialisation d’un livre. Le seul cas où l’ISBN n’est pas obligatoire est lorsque l’auteur se charge lui-même de la vente de son livre par ses propres moyens sans aucun intermédiaire.
L’ISBN (International Standard Book Number) est un numéro international qui permet l’identification de tout livre publié. Le code est composé de 13 chiffres :
– un préfixe qui signifie que c’est un livre : 978 ou 979
– un chiffre indiquant la zone linguistique : 2 pour les pays francophones
– un chiffre pour l’éditeur
– un chiffre pour signifier un livre précis dans la production de l’éditeur
– un chiffre de contrôle
Un numéro ISBN correspond à un format unique du livre. Cela signifie qu’un nouveau numéro doit être donné pour une version différente du même livre ( relié, broché, numérique, réédition…). Une fois que l’ISBN est affecté à un livre, il n’est plus possible de changer le contenu de ce dernier.
Comment obtenir un code ISBN ? Pour obtenir un ISBN, il faut se rendre sur le site de l’AFNIL et suivre les différentes étapes présentées. Le coût est de 30 à 60 euros.
3. AUTO-ÉDITION : AVANTAGES ET INCONVÉNIENTS
Quels sont les inconvénients de l’auto-édition ?
– l’auteur .e doit assumer tous les rôles : écrire, concevoir le design du livre, promouvoir…,
– coût : si l’édition peut se relever à faible coût, la promotion exigera un petit investissement (lorsque c’est une maison d’édition qui édite, elle prend en charge cet aspect-là),
– surtout, l’auto-édition n’a pas bonne réputation dans le milieu du livre. Beaucoup pensent encore que les auteurs choisissent l’auto-édition par défaut parce qu’ils ont essuyer des refus de la part de toutes les maisons d’édition, mais ça évolue…,
Quels sont les avantages de l’auto-édition ?
– assumer tous les rôles : oui ce n’est pas seulement un inconvénient, car l’auteur garde le contrôle sur l’ensemble de son oeuvre, c’est ce que nous a longuement expliqué l’auteur Eve C. Mercé dans l’épisode 203 du Podcast ‘L’Aventure des Récits’,
– se faire remarquer par un éditeur traditionnel et signer un contrat intéressant avec une maison d’édition,
– éditer son livre sans attendre des années, voire indéfiniment, qu’une maison d’édition accepte le livre,
– garder entièrement les droits sur son livre,
– faire des bénéfices importants (jusqu’à 70 % du montant de la vente).
4. AUTEUR INDÉPENDANT : Quel statut choisir?
En auto-édition, on ne parle pas de droits d’auteurs car l’auteur auto-édité assume aussi le rôle de l’éditeur. On l’a vu être auteur indépendant c’est aussi être entrepreneur car l’auteur se charge de la commercialisation d’un produit. Il faut donc dès le départ être au clair avec le statut juridique et fiscal choisi. Celui-ci dépend du pays dans lequel on réside. Les indications suivantes concernent la France.
L’auteur indépendant a deux possibilités : soit il choisit le statut de la micro-entreprise, soit le statut d’artiste-auteur.
La micro-entreprise
– ce régime relève du régime social de l’entreprise et dépend de l’URSSAF,
– l’auteur choisit une activité en lien avec son secteur. Cette activité sera catégorisée par un code APE qui sera attribué par l’INSEE. Il faut ensuite choisir le régime fiscal des BIC si l’activité concerne la vente de biens ou des BNC pour la prestation de services. Le plus souvent, les auteurs auto-édités choisissent soit le code APE 9003B pour « Autre création artistique » correspondant à de la prestation de services en BNC, soit le code APE 5811Z pour « Edition de livres » appartenant à la vente de biens en BIC,
– le micro-entrepreneur doit régler des cotisations sociales en fonction de son chiffre d’affaires. C’est à l’URSAFF que revient la tâche de collecter les charges sociale. En BNC, les cotisations s’élèvent à 22 % du chiffre d’affaires. En BIC, elles se montent à 12,8 % des revenus.
– toute micro-entreprise est assujettie à la CFE (Cotisation Foncière des Entreprises), une taxe annuelle, dont le minimum est de 200 €.
Le statut d’artiste-auteur en auto-édition :
Depuis le 1er janvier 2021, les auteurs auto-édités peuvent désormais s’affilier et cotiser au régime social des artistes-auteurs d’après le Décret n° 2020-1095 du 28 août 2020 relatif à la nature des activités et des revenus des artistes-auteurs qui précise «la vente d’exemplaires de son œuvre par l’artiste-auteur qui en assure lui-même la reproduction ou la diffusio ». Le statut d’artiste-auteur est également accessible aux auteurs « hybrides » percevant à la fois des revenus d’une maison d’édition traditionnelle et des revenus tirés de l’auto-édition.
– la déclaration des revenus du statut d’artiste-auteur doit se faire auprès d’une l’URSAFF spécifique, celle des artistes-auteurs,
– deux catégories de charges sont à régler : les charges ou cotisations sociales, et les impôts sur le revenu. Ce statut permet de pouvoir déclarer les revenus issus de la vente de livres, mais également tout autre revenu issu d’activités annexes, comme des séances de dédicaces, la participation à une conférence ou une lecture publique,
– le fait de payer des cotisations sociales permet de bénéficier de la sécurité sociale des artistes-auteurs. Néanmoins, pour en bénéficier, les revenus tirés de la vente de livres doivent s’élever au minimum à 900 fois le taux horaire du SMIC au cours de l’année précédente, soit 9 135 € en 2020 par exemple,
– l’artiste-auteur peut choisir entre la déclaration de revenus en bénéfices non commerciaux (BNC) ou en traitements et salaires (TS). En règle général, dans l’auto-édition, il s’agit de BNC.
– les démarches se font en ligne sur le portail des artistes-auteurs.
Voilà les points sur lesquels il me semblait intéressant de revenir. J’espère que ces informations vous seront utiles . N’hésitez pas à me contacter si vous souhaitez en savoir davantage. Rappelez-vous qu’il est bon de prendre le temps de se poser ces questions lorsque l’on veut se lancer dans la grande aventure de l’auteur .e indépendant .E 🙂 !